Aperçu The Getaway : Lundi Noir
Publié le 20/10/2004 à 18h00
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J’ai eu beau effectuer plusieurs sondages au sein de la rédaction, je crois bien être le seul véritable fan du premier The Getaway. Ben oui, autant l’ami Jihem avait apposé un petit 11/20 au premier opus, autant je préfère l’ambiance plus réaliste du titre de Sony à celle hollywoodienne du hit de Rockstar, GTA. Bref, j’attendais énormément ce Black Monday et c’est ainsi que j’accueillais enfin la version preview du titre en défendant toujours cette série contre vents et marées.
Pour ceux qui ne connaissent pas The Getaway premier du nom, restituons un peu le titre. Issu de la famille illégitime de GTA, The Getaway nous mettait dans la peau d’un flic qui, accusé de tort d’avoir assassiné sa femme, n’avait d’autres solutions que de déambuler dans les rues de Londres pour lever le voile sur une sombre histoire de gangs, de flics véreux et de magouilles crapuleuses. Le titre se découpait alors en deux parties distinctes, chacune d’entre elles ayant le même nombre de missions et vous permettant de diriger deux héros, de chaque côté de la barrière, à savoir le flic dont je vous parle plus avant et un gangster. Si je suis conscient que le titre était loin d’être parfait, ce qui me plu à l’époque était avant tout l’ambiance british du soft et le fait que le scénario, bien que peu original, se voulait sans concession, brutal et très mature aussi bien au niveau des scènes que des dialogues. Mêlant phases à pied et en véhicules, The Getaway bénéficiait d’une modélisation de la capitale anglaise tout simplement bluffante, ceci étant également vrai pour les nombreux véhicules du titre.
The Getaway 2 est aussi mature que le True Crime d’Activision. Black Monday reprend donc le principe de son aîné à la virgule près, les développeurs nous promettant plus de missions, un gameplay plus souple ou une ville de Londres encore plus belle. Si on ne pourra juger de ces dires que lors de la version finale, on peut au moins préciser que de nouveaux défis ont fait leur apparition à savoir : Course, Taxi Noir et Poursuite, le quatrième mode, Promenade, étant déjà présent dans le premier segment une fois terminé l’aventure principale. Quid de ces modes ? Et bien, aucune idée sachant que le jeu plantait à chaque fois qu’on validait un des défis ! Ceci dit, le mode Promenade devrait nous permettre, comme celui de son aîné, de nous balader tranquillement dans Londres.
On pourra également incarner deux personnages (Mitch, Eddie) durant le mode Story à l’image du premier jeu. Cependant, si les passages à pied et les longues poursuites en véhicules répondent présentes, The Getaway 2 est en l’état un petit fiasco qui va devoir sacrément évoluer d’ici le mois de novembre, s’il ne veut pas se faire descendre en bonne et due forme. Le gameplay, le graphisme (qu’est-ce que c’est que ce syndrome des « grosses têtes » ?), le doublement, tout est à revoir à plus ou moins grande échelle.
Londres est toujours aussi belle… et immense. Commençons tout d’abord par le principe de jeu. Ce qui avait été reproché au premier The Getaway était que le jeu était trop linéaire et que les phases en véhicules étaient parfois bien trop longues. Et bien The Black Monday n’a apparemment pas retenu la leçon puisque c’est exactement la même chose, du moins lors des premières missions que j’ai pu essayer avant que le jeu plante. Vous pourrez toujours récupérer les armes des gangsters que vous abattrez et les véhicules seront toujours destructibles et à la manière d’un GTA, vous pourrez vous arrêter en pleine rue et vous emparer de n’importe quelle voiture, camion ou moto. On retrouve aussi le système volontairement drôle qui fera que vous récupérerez votre énergie en vous accoudant à un mur. De plus, le coup du clignotant vous indiquant la voie à suivre a été conservé pour éviter que vous ne deviez jeter un œil à une carte en roulant à 180 km/h en plein rue à contresens, ce qui est une bonne chose. Enfin si le scénario est bien entendu aussi sombre et adulte que le premier The Getaway, on a un peu de mal à accrocher, de par un double français appuyé et pas vraiment dans le ton, hormis une ou deux voix de doubleurs professionnels qui passent tout de suite mieux.
Pour l’instant, la résistance des ennemis est étrange, certains adversaires se révèlent pertinents après avoir reçu une volée de balles en pleine tête. En marge du doublement assez moyen, la qualité graphique de Black Monday fait un peu pitié. Ok, la reproduction de Londres est peut-être aussi précise que celle du premier opus, mais ce qui choque en premier lieu est la faible qualité artistique de l’entreprise. Les bâtiments manquent de polygones, les personnages sont moches, les bugs graphiques sont légion et si on a droit à des conditions météorologiques variables qui n’existaient pas dans le premier volet, ces dernières sont trop scriptées. Par exemple, lorsqu’on se balade dans le premier niveau, la pluie arrivera à un moment bien précis et basta, question immersion, on repassera. Rajoutez à ça des ralentissements totalement ahurissants alors qu’il n’y a pas grand choix à afficher, des hélicoptères qui restent figés dans le ciel ou des ennemis qui ne bougent qu’à partir d’une certaine distance les séparant de votre personnage et vous obtenez un jeu qui a encore tout à prouver.
Message personnel à Marco : Je l’ai enfin retrouvée !! A ce sujet, je suis désolé d’enfoncer encore le clou mais si la maniabilité des véhicules est toujours aussi bonne, celle des phases à pied a contre elle pas mal de défauts. En fait, c’est très embêtant car j’ai l’impression qu’elle est encore moins souple que dans le premier volet. Si vous pouvez enjamber des fenêtres pour continuer votre chemin, les mouvements de votre héros restent désormais très sommaires. Vous pourrez effectuer des roulades pour éviter des rafales de balles, vous cacher au coin d’un mur pour voir ce qui vous attend un peu plus loin ou profiter de deux positions pour tirer. La première vous donnera l’occasion de bouger, de straffer tout en tirant et la seconde vous obligera à rester statique pour une meilleure visée. Autant dire que dans les deux cas, ce n’est pas la panacée et il arrive souvent qu’on vide un chargeur entier sur un ennemi qui se trouve à dix mètres de nous, se trouvant dans l’impossibilité d’ajuster correctement son tir . Question armement, mitraillettes, flingues, grenades lacrimo, fusil à pompes, battes de base-ball et autres surprises du genre vous seront indispensables pour rester en vie. Petite nouveauté, vous pourrez désormais vous battre à mains nues.
Voilà donc pour le premier aperçu de The Black Monday que j’attendais tant. Je me permets d’utiliser l’imparfait car au vu de cette version preview, qui date de septembre, on peut craindre le pire si le jeu conserve sa date de sortie fixée pour novembre. C’est d’autant plus incroyable que le premier The Getaway n’avait pour lui quasiment aucun des défauts évoqués dans cet aperçu. Il ne reste plus aux pt’its gars de la Team Soho qu’à bosser nuit et jour pour parfaire leur bébé, auquel cas, le lundi noir du titre pourrait bien se muer en fin d’année encore plus sombre.