Depuis plusieurs mois, l’éditeur responsable du logiciel Photoshop est sujet à plusieurs polémiques concernant son modèle d’IA générative et ses différents abonnements.
L’année 2024 est placée sous le signe des polémiques pour Adobe. L’entreprise en charge des logiciels de retouche comme Photoshop ou Lightroom enchaine les déconvenues depuis plusieurs mois au point d’être pris au milieu d’artistes en colère et d’utilisateurs mécontents sur ses conditions de résiliation d’abonnement. On vous explique tout.
« Adobe se réserve le droit d’accéder à vos contenus »
La première grosse polémique concernant Adobe s’est tenue il y a plusieurs semaines. Différents utilisateurs des logiciels de l’éditeur ont remarqué une ligne particulièrement inquiétante au sein des conditions d’utilisation de Photoshop. Les sections 2.2 et 4.1 de ces termes ont récemment été modifiées par l’entreprise afin d’informer les utilisateurs qu’Adobe se réservait le droit d’accéder aux contenus créés par le biais du logiciel de création et de retouche d’images.
Les réactions n’ont pas tardé à suivre. Sur le réseau social X (formellement Twitter), de nombreux artistes ont appelé au boycott d’Adobe et des différents logiciels de l’éditeur :
C’est ici. Si vous êtes un professionnel, si vous êtes sous NDA avec vos clients, si vous êtes un créatif, un avocat, un médecin ou toute personne travaillant avec des fichiers propriétaires, il est temps d’annuler Adobe, de supprimer toutes les applications et tous les programmes. On ne peut pas faire confiance à Adobe. pic.twitter.com/LFnBbDKWLC
– Wetterschneider (@Stretchedwiener) 5 juin 2024
L’inquiétude des artistes en question relève notamment de l’utilisation de leurs contenus par Adobe afin d’améliorer et entraîner sa solution d’intelligence artificielle baptisée Firefly. Au cours des derniers mois, plusieurs artistes ont notamment repéré des reproductions illégales ou illicites de leurs œuvres grâce à de l’IA.
Adobe n’a pas manqué de réagir à la polémique et d’effectuer un retour rapide en arrière sur ses termes d’utilisation de ses logiciels. La page anglaise des termes et conditions d’utilisation des solutions d’Adobe a récemment été mise à jour et précise désormais la licence entourant les contenus générés via les applications Adobe ne permet pas l’entraînement de modèles d’IA. Malheureusement, les artistes semblent désormais révoltés par Adobe sur la question, mais également sur le modèle économique de l’entreprise.
Des frais de résiliation trompeurs selon la FTC
Depuis plusieurs années désormais, bon nombre de logiciels Adobe sont passés au modèle économique se reposant sur l’abonnement. Selon les propres termes de Dana Rao, directeur juridique de l’entreprise, ces services d’abonnements sont à la fois pratiques et flexibles pour que les utilisateurs choisissent le forfait qui correspond le mieux à leurs besoins.
Des termes sur lesquels bon nombre d’utilisateurs semblent en désaccord. La FTC (Federal Trade Commission) s’est récemment exprimée à la rencontre des abonnements Adobe, et surtout des conditions de résiliation à ses derniers. Selon la FTC, les pratiques de l’entreprise Adobe peuvent être jugées trompeuses et entraîner d’éventuels coûts supplémentaires bien cachés, notamment si l’on souhaite résilier un abonnement avant sa durée d’engagement initiale.
1. @FTC a pris des mesures contre Adobe et deux dirigeants pour avoir poussé les gens à souscrire à des abonnements et rendu ensuite absurdement difficile l’annulation.
Adobe a tendu une embuscade aux utilisateurs avec d’importants « frais de résiliation anticipée » et a créé des obstacles lorsque les gens tentaient d’annuler.https://t.co/lyWAv4GMm1
– Lina Khan (@linakhanFTC) 17 juin 2024
Selon Samuel Levine, directeur d’un bureau au sein de la FTC, Adobe piège sciemment ses clients via ses abonnements à l’année qui omettent de préciser les frais de résiliations anticipées ainsi que plusieurs obstacles à l’annulation. Les frais de résiliation en question seraient calculés à hauteur de 50 % des paiements restants lorsque les clients résilient leur contrat au cours de leur première année, selon la plainte déposée par la FTC. Cette dernière accuse également Adobe de cacher leurs options de résilience à travers de multiples pages, appels et transferts de leur demande afin de les dissuader de stopper leur abonnement en cours.
Une affirmation à laquelle s’oppose Adobe au travers de leur site internet. L’action en justice de la FTC devrait donc se poursuivre devant le tribunal d’ici les prochains mois.