Brainsonic fait le point sur les dernières grandes a(i)nnonces d’Adobe.

Vous n’étiez pas à l’événement annuel Adobe Max la semaine dernière ? Ce n’est pas grave puisque Mathieu Genelle et Thomas Audoin, respectivement directeur du consulting IA et directeur de création de l’agence Brainsonic, nous proposons en exclusivité pour la Réclame un résumé d’une édition riche en nouveautés pour le leader des solutions graphiques (Photoshop, Première, After Effects, etc.)

L’événement aurait dû s’appeler Aidobe Max tellement le sujet était central. Était-ce de l’esbroufe, une simple mise à niveau ou bien plus que cela ?

Au début, on se dit qu’il n’y a rien de fou

Globalement l’IA ne se résume plus à une barre, mais elle s’intègre petit à petit dans tous les outils. L’IA n’est donc pas qu’un outil en plus, mais un plus pour ses outils. Remplissage et développement génératif optimisés, versioning des générations, suppression des éléments indésirables, Photoshop se met à niveau. Du côté d’Illustrator, l’outil Curvilignes permet d’ajouter, de disposer et de déplacer rapidement des objets le long d’un tracé. La maquette adapte automatiquement les illustrations aux courbes et contours des objets. Deux petits plus bien sentis.

Substance 3D permet d’intégrer un modèle 3D directement sur Photoshop et de jouer avec autant que l’on veut. C’est assez génial, mais qu’est-ce que cela à voir avec l’IA !? Rien. Mais c’est une nouveauté qui vaut le détour. Tout autant que le projet Neo : une application qui permet de créer et modifier des formes et des illustrations 3D directement dans le navigateur, avant de les exporter sur Illustrator ou Photoshop.

L’extension générative de Premiere Pro repose entièrement sur l’IA générative, permettant d’ajouter 6 secondes à n’importe quel plan. Le résultat est bluffant, à condition que les plans ne soient pas trop complexes. Parfait pour ajuster le rythme d’un montage sans avoir à s’arracher les cheveux.

Et qu’en est-il d’Adobe Firefly, la solution d’IA générative d’Adobe ? Sachez que l’outil d’extension générative l’utilise déjà. En plus d’améliorer son modèle de génération d’images, Adobe a annoncé que Firefly est désormais capable de générer des vidéos. Mais il semblerait qu’il faudra attendre encore un petit moment pour en disposer.

Il n’y a donc pas de révolution, mais une intégration intelligente de l’IA là où elle peut être utile. Adobe est malin pour générer le présent. Et en jetant un œil aux Sneaks, on comprend que ce que ce géant prépare pour le futur.

Des workflows créatifs chaboulés

Les Sneaks permettent de voir des innovations en stade de développement. Et nom d’une pipe en bois, certaines interventions nous ont laissé baba.

Décliner en un clic

Le plus impressionnant des Sneaks a sans doute été le #ProjectRemixALot. La claque arrive quelques minutes plus longe, à 2h12 pour être exacte. À ce moment, on se demande quel sera l’avenir des usines de contenus. D’un clic, une affiche se décline sur tous les formats désirés. La composition est entièrement équilibrée, textes inclus, c’est fou. Au-delà de la menace de perte de CA, on imagine la vitesse ahurissante avec laquelle on pourra itérer et enchaîner les campagnes. Campagnes que l’on pourra déployer en un clin d’œil avec GenStudio (tout est connecté).

Simplifier la création visuelle en partant de la 3D

Deuxième décrochage de mâchoire : #ProjectScenic. Ce projet permet de créer une scène en 3D (ici, une scène de camping) et d’avoir un contrôle total sur l’angle de vue et chaque élément de la composition, avant de générer l’image finale.

Donner une 3ᵉ dimension à la 2D

Non, ce n’est pas une redite. La démo de #ProjectTurntable va vous scotcher. Pourquoi ? Parce qu’elle permet d’ajouter du volume à n’importe quel élément dans Illustrator ! Une fonctionnalité qui ouvre de nouvelles perspectives pour toutes vos compositions.

Réduire drastiquement le temps de retouche

Tout aussi bluffant, #ProjectPerfectBlend ouvre de nouvelles perspectives pour les montages. Son rôle est simple : ajuster automatiquement la couleur, l’éclairage et les ombres des différents éléments d’une composition. Dans la même veine, il y avait #ProjectCleanMachine, qui supprimait automatiquement les flashs et autres effets de lumière indésirables tout en récupérant les détails des endroits surexposés et c’est fou ! Sans compter qu’il n’oublie pas de supprimer tout ce qui passe signifie devant un objectif. Un peu moins impressionnant, mais tout aussi utile pour réduire le temps passé sur des tâches chronophages.

Créer des effets sonores à la volée

#SuperSonic permet de générer des effets sonores directement dans votre logiciel de montage. Des effets qui non seulement correspondent à la durée dont vous avez besoin, mais qui en plus peuvent être générés à partir d’un élément visuel. Dans l’exemple donné, il est question d’une soucoupe volante. Plutôt que de la décrire, il suffit de cliquer dessus et une invite est générée automatiquement ! Sans compter que l’on peut contrôler le timing des effets sonores avec la voix ! Les banques de sons ont du souci à se faire.

Tracer les contenus

#ProjetKnowHow. Le seul Sneak où il n’est pas question de workflow mais d’un sujet au combien clé : la traçabilité d’une création. L’innovation ne réside pas dans l’identification d’une œuvre, mais dans sa comparaison. L’exemple présenté est impressionnant : à partir d’une vidéo de huit secondes, il est possible de retrouver la version originale et d’en analyser les différences. Dans ce cas précis, on découvre qu’un personnage a été effacé de la vidéo. Une avancée utile, mais avec une limite notable : le contenu doit impérativement être répertorié sur la (future) plateforme d’Adobe.

Et aussi

#ProjectHi-Fi est un plug-in de maquette / croquis à image. Rien de bien révolutionnaire, même si l’interface est plus intuitive que la moyenne. #ProjectInMotion promet de changer les workflows d’animation, mais les résultats de la démo n’étaient pas vraiment concluants.

Que retenir de cette édition 2024 d’Adobe Max ?

D’abord, qu’Adobe est loin d’être dépassé. L’intégration de l’IA se fait « par touches », là où elle apporte le plus de valeur ajoutée dans les workflows actuels. Penser au présent est tellement essentiel qu’on peut pardonner à Firefly de ne pas être aussi performante que ses concurrents (pour l’instant). Quant à l’avenir, les Sneaks prouvent qu’Adobe se tourne résolument vers le futur, en mettant l’accent sur l’évolution des workflows plutôt que sur des fonctionnalités gadgets. Le travail répétitif sera réduit, ce qui nous permettra de consacrer plus de temps à nos concepts. Et d’explorer de nouvelles voies d’expression !


Une tribune signée Mathieu Genelle et Thomas Audoin, de l’agence Brainsonic



Source link

Shares:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *